La Caverne de Mélusine

Annik Pirlot : Conteuse et diseuse de belles aventures !
Informations sur les Veillées des quatre saisons et Les Contes de la Lune Folle

Annik Pirlot, La Caverne de Mélusine
Panneau "La Caverne de Mélusine"
La petite salle à conter
La petite salle à conter

“ Un petit coin de magie niché au milieu de la nature. Une conteuse qui nous a transmis la parole des arbres avec tant de plaisir, de malice et qui a su toucher aussi bien mon âme que mon cœur. Je reviendrai car tout était réuni pour rêver. ”

Au départ, je voulais l'appeler la Caserne de Mélusine... imaginant que les mots étaient de petits soldats qui se battent pour embellir le monde. Puis une amie m'a dit que c'était peut-être un peu trop martial par les temps qui courent... alors le mot Caverne est arrivé, avec ses traces de mains sur les parois... et le feu à inventer.

Je me souviens de mon père qui avait son atelier de menuiserie attenant à la maison. Il y travaillait parfois tard le soir, ou tôt le matin. C'est dans son atelier que j'ai travaillé et répété pendant mes années aux différents conservatoires... et je trouvais que c'était merveilleux de pouvoir pratiquer chaque jour son art et s'entrainer à quelques mètres de sa cuisine !

Depuis longtemps je cherchais un endroit où poser mes mots, écrire, répéter, conter... une sorte de « chambre à soi » (Virginia Woolf), un endroit hors du temps pour la rêveuse solitaire que je suis... et je me suis posé beaucoup de questions au sujet du temps.

Que faire du temps ? Qu'est ce qui est important ? Courir derrière un contrat, un festival, une journée pro, ou repenser une autre façon de vivre avec ce qui me tient debout depuis l'enfance.

Le chemin vient en marchant dit Antonio Machado, c'est en concrétisant petit à petit ce doux rêve qu'il est devenu une réalité... avec ce fil rouge tendu à l'entrée du jardin, et qui vous mène dans la Caverne, comme le fil d'Ariane.

“ Jamais je n'ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire des hommes
Laisser mes chansons.
Mais j'aime les mondes subtils
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon. ”

Antonio Machado

La toute première séance fut une lecture d'un texte de Odilon-Jean Périer, Le passage des Anges... en septembre 2017. Quand le merveilleux se mélange à la réalité... Un texte étonnamment moderne écrit par un jeune poète en 1926.

“ Enfin parurent les Étrangers. On en parlait à peine, vaguement. Tout le monde avait vu des anges, mais personne n'en croyait les yeux de son voisin. Ces personnages mystérieux se présentaient avec naturel comme des amis qu'on retrouve au moment critique. Ils étaient debout dans les arbres, assis au bord des toits, en rang, sans ailes, maigres, décents, habillés de gris perle ou de bleu. Ils fumaient des cigarettes jaunes et minces comme des fétus de paille. Le premier était pâle et de haute taille, les cheveux noirs, vernis ; il regardait droit devant lui, vêtu de bleu sombre, ganté de blanc, les mains unies, correct et glacial. Le second, plus petit, plus grand, portait une cravate orange, nouée en papillon, une canne souple et ses cheveux étaient frisés. Le troisième, maigre, informe et blond comme une danseuse suédoise, tenant la tête un peu penchée, se passait une main sur le front. Ceux qui les avaient rencontrés, guéris du jour au lendemain, s'entretenaient de poésie, d'amour, de liberté. ”

Odilon Jean Perier

Un moment surprenant, car lorqu'on a l'habitude de la distance avec le public due à la scène, se retrouver ainsi si près des gens peut être déroutant.

J'étais déroutée. La petite salle à conter a une jauge de 12 personnes, 15 maximum. Derrière ma maison, c'est un beau châlet, monté sur pilotis de béton, qui ressemble un peu à la maison de la Baba Yaga, perchée sur ses pattes de poule.

D'autres veillées ont eu lieu, avec une découverte de problèmes très concrets : chemin qui mène à la Caverne, éclairage, chauffage, publicité, toilettes, trac, thé... arrivée de Paco pendant que je conte...

Et puis deux saisons se sont déroulées avec des histoires de lune, d'étoiles, de vache, et avec La Reine des Neiges d'Andersen, et le Petit Théatre d'Arthur.

“ Nous sommes allés écouter Annik dans son petit nid de poésies et de contes. Un petit endroit niché en hauteur, au milieu de la verdure, tout au bout d'un petit sentier lumineux. Nous avons été accueillis avec une bonne tisane, des lueurs de bougies, un intérieur cocoon, tous dans la même bulle. Une bulle de douceurs, de senteurs, de sourires, de beaux souvenirs. Tous suspendus dans un temps hors du temps. Un temps si court... en apparences car... tellement intense. Ce fut un enchantement, où nous sommes redevenus des enfants, attirés par les étoiles, la douceur de la voix et l'humanité qui parfume et apaise... le coeur. À revivre... le plus souvent possible ! ”

Et puis le covid est arrivé. Avec la distanciation sociale, j'aurais pu encore conter devant une seule personne, un chat et quelques araignées ! J'ai rembobiné mon fil rouge, et ai hiberné pendant deux ans. La vie revient, doucement, fragile et incertaine dans un monde de plus en plus dur. J'ai accroché quelques lanternes aux branches de mon arbre, posé quelques livres sur la table pour pouvoir de nouveau dérouler le fil rouge, et retrouver le plaisir simple du partage de mots.

“ Chère Annik,
Merci de m'avoir conviée à cette merveilleuse soirée pour écouter tes textes captivants et pleins de poésie dans un endroit magique. À refaire absolument ! ”

La petite salle à conter
La petite salle à conter
Petit mot
Petit mot